Il aura donc fallut attendre que le championnat de Rallycross devienne mondial à partir de cette année pour que l’on retrouve Jacques Villeneuve au volant d’un championnat international et pour une saison complète.
J’en connais qui attende cela depuis… 8 ans et le dernier virage du Grand Prix d’Allemagne de Formule 1 2006 à Hockenheim.

Et voir le pilote québécois engagé en World Rallycross Championship est une grande nouvelle.

Pour lui tout d’abord. 
Après avoir essayé de s’imposer en Nascar (il serait bien trop long de refaire état de tous les évènements sportifs ou commerciaux qui ont jonché les tentatives de JV de courir de façon régulière dans le célèbre championnat américain), après avoir terminé deuxième des 24 Heures du Mans avec Peugeot, après avoir gouté aux GT sur une Ferrari et au Trophée Andros avec Skoda (et avec succès), retrouver un volant pour un programme complet doit être une grande joie pour le tout nouveau papa d’un petit Henri.

Une grande nouvelle pour le World RX ensuite.
Après Petter Solberg, champion du monde des Rallyes 2003 engagé en Rallycross depuis l’an dernier et son départ du WRC, le tout dernier né des championnats officiels FIA s’offre un deuxième champion du monde et pas des moindres. 
D’aucun aurait pu penser à Sébastien Loeb, venu faire une pige l’été dernier à Lohéac, l’épreuve française du RX mais c’était sans compter sur la reconversion « circuit » du prodige alsacien qui l’entrainera dès le mois d’avril en championnat du monde des voitures de tourisme, le WTCC. 
Et c’est donc finalement un champion du monde de Formule 1, rien que ça, que Martin Anayi, le boss du World RX, et sûrement un peu Dominique Fugère, directeur général du Grand Prix de Trois-Rivières, qui accueillera l’épreuve nord-américaine du championnat, auront su convaincre – mais ont-ils vraiment peiné ? – de s’aligner au volant d’une Peugeot 208 T16, modèle Supercar, V6 et 600 chevaux de l’équipe Albatec Racing, vainqueur d’une course en fin de saison dernière avec son pilote-patron, Andy Scott.

Jacques Villeneuve est donc officiellement candidat à une nouvelle couronne mondiale FIA. C’est la troisième grande nouvelle de cet engagement et elle est pour ses supporters, ceux qui n’auront rien lâché depuis des années de longues disettes, malgré les coups d’éclats jamais récompensés en Nascar.

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Ce retour en course au volant d’une voiture de Rallye pourrait surprendre ?
En fait, c’est de la pure logique.
Depuis toujours Villeneuve est un vrai équilibriste sur 2 ou 4 roues. C’est dans les gênes familiaux.
Motocrosseur tout d’abord. Émérite. Et depuis 2010, rallycrosser en hiver, sur neige lors du Trophée Andros. Alors quoi de plus naturel que de le retrouver au cœur de ce championnat en plein boom ?! Car oui, le Rallycross, faux petit frère du Rallye, est en train de devenir le sport mécanique le plus prolifique, en témoigne l’accréditation mondiale de la Fédération Internationale de l’Automobile, et le plus contemporain qu’il soit.
Un sport auto, basé sur la culture X-Games, dont l’emblématique Ken Block, qui évolue dans le championnat Global RX, le championnat US du RX (un peu comme l’Indy vs la F1 quoi) a des millions de fans sur Facebook et détient les records de visibilité sur YouTube pour ces Gymkhanas.

Un sport aux gros moteurs, qui vous colle au siège, un sport « shoot » à la boisson énergisante, un sport SMS-Twitter, dont les épreuves n’excèdent pas les 5mn, dans un mix d’asphalte, de drift, de dirt, de jump et de stock-cars.
Un sport à la ligne design forte, cohérente, fluorescente, témoignant d’un encrage fort dans une génération « jeu-vidéo », connectée et en embarquée en Go Pro.

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Pour le jeune quarantenaire qu’est Jacques Villeneuve, emblème fun et décalé d’une Formule 1 des années 2000, décoloré ou rasé, lunettes ou lentilles, casquette et baggy, crocodile sur le cœur, n’est-ce pas le vrai départ d’une nouvelle carrière ? Celle qu’il aurait vraiment attendu et qui le lui rendra enfin ? Celle qui lui ressemblera peut-être le plus au final…

Go Jacques, go.