La première saison en Nascar Whelen Euro Series de Jacques Villeneuve ne fut pas aussi prometteuse que ses fans – et sûrement lui-même – l’espéraient après l’annonce de son engagement à temps plein par l’écurie professionnelle Go Fas Racing. Déjà engagée en NWES et en X-Finity puis en 2019 en Nascar Monster Energy Cup Series aux États-Unis, cette structure est détenue par Alain Lord Mounir, soutien de longue date du pilote québécois dans le sport automobile.
Beaucoup de changements entre l’année 2018 et 2019 ont rendu l’expérience de Villeneuve difficile, pourtant toujours à l’aise au volant de voitures de type Nascar. Tout d’abord la numéro 32 était jusqu’ici était une Ford Mustang et il était bien prévu que JV s’engage en Mustang. Première surprise à Valence en avril 2019 lors du premier rendez-vous de la saison, de le voir rouler en Chevrolet Camaro. On ne saura pas si cela aura eu une incidence réelle sur les performances de l’année. Ensuite un changement de manufacturier pneumatique de Michelin à General Tire. Qui a déçu Jacques. On le sait supporteur de Michelin depuis son passage chez Sauber en F1 en 2005. Enfin une voiture aux réglages bridés, aux amortisseurs uniques et aux moteurs scellés n’auront pas permis à l’ancien champion du monde de Formule 1, que l’on sait très bon metteur au point et capable de rendre une voiture performante et à sa main, de s’exprimer pleinement lors de sa première saison complète derrière un volant depuis un trop grand nombre d’années.
Toutefois beaucoup d’éléments positifs ressortent de cette année 2019 en Euro Nascar. En plus d’un engagement sur le championnat de GT en Italie avec Giancarlo Fisichella et Stefano Gai où Villeneuve à bord d’une Ferrari officielle de l’écurie Baldini a démontré toute sa maestria à conduire des voitures de tourisme sur circuit, le pilote vainqueur des 500 Miles d’Indianapolis 1995 a montré un appétit certain à se retrouver enfin au volant d’une voiture de Nascar. La série européenne est une des trois franchises mondiales Nascar, avec le Canada et le Mexique. Les bolides européens ne sont peut-être pas aussi performants que leurs cousins aux USA mais force est de constater qu’ils ressemblent de plus en plus à des vraies voitures de Nascar. Pour les avoir vu évoluer depuis leur début où ils ressemblaient plutôt aux véhicules engagés en séries régionales Nascar, ils sont maintenant comparables à celle canadienne voire même à la deuxième division nord-américaine.
En terminant au 8è rang du général sur 45 engagés, avec 7 Top 10, 4 Top 5 dont deux podiums, et 2 pôles positions – sur le seul circuit oval et sur la dernière course de la saison à Zolder – Jacques Villeneuve s’est montré combatif et vaillant au volant tout au long de la saison, jouant des portières et offrant de belles remontées ainsi que de belles défenses de position à chaque rendez-vous. Il lui faut maintenant confirmer en 2020. D’abord par un engagement dans la série que son nom permettra de faire connaître encore un peu plus en Europe et au Québec. Ensuite en capitalisant sur sa première année pour aller de l’avant et glaner à minima, enfin, sa première victoire en carrière en Nascar. Qui se refuse à lui depuis trop longtemps.